PRISE DE POIDS ET OBESITE

La prise de poids se fait de manière insidieuse, les « petits » kilos superflus se transforment rapidement à tout âge, et l'on parle alors quelques années plus tard d'obésité.
L'obésité est devenue la première maladie non infectieuse et peut être considérée comme une véritable épidémie.

L'obésité correspond à une augmentation de la masse graisseuse dans l'organisme pouvant avoir des conséquences pour la santé (IOTF,1998).

La masse graisseuse se mesure à partir d'un indice appelé IMC (indice de masse corporelle) ou BMI (body mass index) ; c'est le rapport du poids (en kg) sur le carré de la taille (en mètres) soit : P/T² en kg/m².

Pour une personne adulte, quels que soient le sexe ou l'âge :

  ETAT IMC  
  NORMAL 18,5 à 24,9  
  SURPOIDS 25 à 29,9  
  OBESITE 30 à 34,9  
  OBESITE SEVERE 35 à 39,9  
  OBESITE MASSIVE > à 40  

 

En France*, l'obésité de la population se répartie de la façon suivante :

*il s'agit de résultats d'une étude menée par l'enquête nationale nutrition santé – ENNS – réalisée par l'Institut de veille sanitaire – INVS – et l'autre par l'Institut national du cancer – INCA – (en 2006-2007) www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr

 

Concernant l'Union Européenne :

La France, les Pays-Bas et la Suède sont les pays où la prévalence de l'obésité infantile est la moins importante.

Mais, sur 75 millions d'enfants vivant dans l'Union Européenne, 22 millions sont en surpoids, soit 29% d'entre eux et 5,1 millions sont obèses, soit 6,8% d'entre eux.

Il y aurait 300 000 enfants obèses supplémentaires en Europe tous les ans (données de l'organisation internationale pour l'étude de l'obésité – OIEO)

En Suède, 17,6% des garçons et 27,4% des filles de 6 à 11 ans sont en surpoids (étude – IASO : International Association for the Study of Obesity), les filles de 4 ans ont 6 fois plus de risques d'être obèses aujourd'hui qu'il y a 20 ans.

Pour les adultes, en Allemagne, 20% des adultes souffrent d'obésité, avec 66% des hommes et 51% des femmes en surpoids (étude 2005-2007).

Au Royaume-Uni, une des nations les plus touchées en Europe, 29% soit 1 enfant ou adolescent sur 3 est en surpoids ou obèse.

 

Les pathologies liées à l'obésité* :

Reconnue par l'OMS comme une maladie grave à l'origine de complications sévères parfois mortelles, l'obésité est un enjeu majeur de santé publique à l'échelon mondial :

Une personne obèse a trois fois plus de risque d'être diabétique qu'une personne non obèse.
Plus de 80% des diabètes de type 2 peuvent être attribués à l'obésité.

  • HTA : hypertension artérielle due à l'excès de sucre,
  • Maladies cardiaques : infarctus cardiaques, accidents vasculaires cérébraux (AVC),
  • Problèmes d'ophtalmologie : diabète une des cinq principales causes de cécité en Europe,
  • Problèmes respiratoires : apnées du sommeil,
  • Problèmes rhumatologiques : handicaps et douleurs fréquentes d'arthroses sur les hanches, les genoux et les vertèbres,
  • Différentes études montrent une relation entre l'excès de poids et tous types de cancer chez l'homme en particulier de l'estomac, de la prostate ou du rein, et chez la femme du sein et de l'utérus.

*sources Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports

 

RELATIONS ENTRE L'OBESITE ET LE STRESS

Des études cliniques montrent une corrélation entre la perturbation de l'axe HHS (hypothalamohypophyso-surrénalien) et une augmentation anormale du taux de cortisol sanguin, du taux de CRH (corticotropine-releasing hormone), du taux d'ACTH (adrénocorticotropic hormone).
L'augmentation du taux de ces hormones entraine une prise de poids, les recherches récentes en apportent le témoignage :

L'hyper activation chronique de l'axe HHS soumis à un stress prolongé favorise l'accumulation de graisse viscérale, et vice versa, l'obésité constitue un état de stress chronique et peut causer un dysfonctionnement de l'axe HHS.
*endocrinologie, métabolisme et diabète,Hôpital Evgenidion, Athéne University. Kyrou I, Tsigos C.Horm Metab Res.2007 Jun;39(6):430-8 MPID: 17578760 PubMed

L'obésité abdominale est associée à une augmentation du taux de cortisol. Les changements hormonaux et enzymatiques ont été impliqués dans cet organe préférentiel par accumulation de graisses au niveau abdominal en réponse au stress. La graisse viscérale est capable de sécréter des cytokines qui stimulent l'axe HHS.
*Université Laval division de kinésiologie, Ste Foy,Québec, Canada.Drapeau V, Therrien F, Richard D, Tremblay A.Panminerva Med. 2003 Sep; 45(3) : 189-95. PMID : 14618117 PubMed

Les faits montrent que les gens qui sont plus sensibles au stress psychologique ont un risque accru de développer une obésité. Le résultat de l'étude faite avec 67 femmes, âgées de 18-25 ans a montré que les femmes qui avaient plus de cytokines dues au stress ont développé une obésité abdominale.
*Département d'épidémiologie et de santé publique, Groupe psychobiologie, Université Londres. Brydon L, Wright Ce, O'Donnell K, Zachary I, Wardlie J, Steptoe A.Int J Obes (Lond). 2008 Mar;32(3):443-50.Epub 2007 Dec4 PMID : 18059406 PubMed

Chez les patients obèses, le stress provoque des réponses qui diffèrent largement de ceux des individus sains. Cela conduit à une augmentation de la pression artérielle et une perturbation de l'élimination du glucose chez les sujets obèses au cours du stress mental. On peut supposer que le stress répété professionnelle ou sociale peut activer le système sympathique conduisant à des niveaux élevés de cortisol, à la stimulation du système nerveux sympathique, et de sécrétion d'adréaline qui peuvent éventuellement mener au développement de l'obésité abdominale et à la résistance à l'insuline.
*Division d'anesthésiologie, Lausanne Université Hôpital, Suisse.Seematter G, Binnert C, Tappy L.
Syndr Rlat Metab Disord. 2005; 3(1) : 8-13 PMID 18370704 PubMed

L'obésité est associée à une incidence accrue de la résistance à l'insuline (IR), diabète de type 2 et les maladies cardio-vasculaires. Le risque accru des maladies cardio-vasculaires pourrait être en partie causée par un état pro-thrombotique qui existe à cause de l'obésité abdominale.
Le dysfonctionnement des tissus adipeux pourraient jouer un rôle dans l'état pro-thrombotique observé dans l'obésisté, directement et indirectement en agissant sur l'homéostasie, la coagulation et la fibrinolyne.
*Département de Médecine vasculaire, Université Médicale Utrecht, Pays-Bas. Faber Dr, De Groot PG, Visseren FL.
Obes Rev 2009 Sep; 10(5): 554-63. Epub 2009 Mai 12 PMID 19460118 PubMed

L'exposition chronique au stress environnemental peut jouer un rôle dans le développement de l'obésité, par l'hyper-activation de l'axe HHS.
*Division d'endocrinologie, département de médecine interne, Bologne Italie Vicennati V, Pasqui F, Cavazza C, Pagotto U, Paquali R.
Obesity (Silver Spring). 2009 Sep; 17 (9) : 1678-83. Epub 2009 Mar 19 PMID : 19300426 PubMed